You are currently viewing Un séchoir solaire, mais pourquoi faire ?

Un séchoir solaire, mais pourquoi faire ?

Cet été, j’ai la chance de pouvoir tester le séchoir solaire que m’a fabriqué mon papa. J’ai eu envie de tester ce formidable outil suite à la formation en cueillette de plantes sauvages comestibles que j’ai suivi auprès de Charlotte Plaideau dans la Drôme.

Malheureusement, la météo n’est pas clémente ces dernières semaines dans le Nord et je n’ai pas encore eu l’occasion de le tester. Je ne désespère pas et compte bien sécher les dernières plantes de la saison à mon retour de vacances fin août ! 

Avant de vous expliquer comment construire un séchoir solaire, revenons d’abord sur son fonctionnement et ses différentes utilisations. 

Il existe plusieurs méthodes de séchage et la plus courante est le séchage à l’air en conservant ses plantes dans un endroit sec et chaud. Cela peut-être dans un grenier, au four à basse température ou en utilisant notre fameux séchoir solaire. Le séchoir solaire permet de chauffer l’air grâce à un capteur solaire. L’air chaud circule entre les aliments disposés à l’intérieur sur les claies. 

Ce procédé est très intéressant car :

  • Il permet de sécher fruits, légumes et plantes grâce au soleil, sans que ses rayons n’atteignent directement les végétaux. Le goût, la couleur et les principes actifs, vitamines et minéraux de chaque plante sont donc préservés. 
  • Il est économe à réaliser ou du moins, pas plus onéreux qu’un déshydrateur. L’ensemble des matériaux nécessaires à la réalisation de mon séchoir a coûté une centaine d’euros. Vous pouvez bien sûr opter pour des éléments de récupération pour diminuer la facture. Attention toutefois aux matériaux qui pourraient être traités avec des produits toxiques et qui pourraient dégager des vapeurs nocives sous l’effet de la chaleur.
  • A l’usage, le séchoir solaire est très économe comparé à un déshydrateur étant donné que le soleil est gratuit, contrairement à l’électricité utilisée pour le déshydrateur ! 
  • C’est l’occasion de découvrir une méthode qui a fait ses preuves et qui permet de se lancer dans la fabrication d’outils durables (mon rêve est un jour d’avoir un four solaire…). 

De quoi poursuivre sa démarche zéro déchet en prenant en compte son côté économique, le fait de pouvoir convertir un trop plein de fruits et de légumes lors de récoltes abondantes, d’avoir des bocaux prêts à l’emploi en toute saison et de n’utiliser quasiment aucune énergie à la fabrication du séchoir hormis de l’huile de coude et de la bonne humeur

Le modèle de séchoir présenté ici est appelé “toboggan”. Il est composé de trois parties principales : la tour sur pieds, le capteur solaire et les claies. 

La tour : Elle abrite les claies où seront disposés fruits, légumes et plantes à sécher.

Les claies : Il s’agit de grands cadres en bois où sont agrafés des morceaux de grillage (nous avons ici récupéré des morceaux de moustiquaires mais également investi dans du grillage en inox. Vous en trouverez sur des sites spécialisés dans l’apiculture). 

Le caisson : Ce dernier doit avoir une bonne inclinaison par rapport à la tour. Idéalement, il faut obtenir un ange de 46°. Cela permet en effet de capter un maximum de soleil.

Le capteur solaire : C’est une une caisse plate avec une vitre, une plaque de métal et une planche en bois isolé (ici, du bois aggloméré recyclé mais on peut également utiliser des feuilles de liège agglomérées). La plaque de métal peut être peinte en noire afin de capter le maximum de soleil. La vitre agit comme une serre afin d’augmenter la chaleur. 

L’air entre dans le séchoir par le bas, il est chauffé grâce à son contact avec la plaque de métal. L’air chaud passe ensuite par les différents étages ou claies où sont disposés les aliments, en se chargeant de leur humidité et ressort par le haut du séchoir.

Voici les 2 plans utilisés pour la confection de mon séchoir. Pour que le séchage soit optimal, il est nécessaire d’obtenir une température d’au moins 30° C. La température ne doit pas dépasser 45° C au maximum, au risque de cuire les aliments.

Plan 1 transmis par Charlotte Plaideau :

Plan 2 (l’article et le plan complet sont disponibles en cliquant ici ):

Dans tous les cas, je vous recommande :

-De ne pas utiliser de silicone toxique et de fixer la vitre avec des lattes en bois

-D’utiliser une peinture noire classe A +

-De fixer un thermomètre à l’extérieur équipé d’une sonde de température à l’intérieur de la tour 

-D’utiliser un grillage et moustiquaire de préférence en acier inoxydable 

Aussi, une charnière à piano facilite l’utilisation de la porte. Le toboggan peut s’emboîter dans et sous la tour, la stabilité de l’ensemble sera assurée par deux vis placées dans deux trous latéraux. L’ installation doit être faite idéalement par deux personnes.

Les inconvénients du séchoir toboggan :

Le séchoir peut s’avérer imposant si vous disposez de peu d’espace dans votre jardin. 

Il peut s’avérer difficile d’atteindre la bonne température pour le séchage de ses aliments. Je vous conseille vivement d’installer un thermomètre pour vérifier la température ! S’il fait trop chaud, ouvrez la porte (nous avons opté pour un système de porte classique mais vous pouvez également en faire une coulissante). 

Attention aux insectes ! Pour protéger les aliments de ces derniers, un grillage muni d’une moustiquaire à l’entrée et à la sortie du séchoir font l’affaire. 

Comment sécher fruits, légumes et plantes* ?

Le séchage des fruits ou des légumes doit être fait sans attendre après la récolte pour éviter qu’ils ne se gâtent. Écarter ceux qui sont trop mûrs ou abîmés. Réalisez de fines tranches dans vos fruits et légumes. Les plantes, elles, se sèchent entières (du moins, la partie de la plante que vous avez choisie se sécher, feuilles et/ou fleurs). Il en va de même pour les petits fruits comme les baies.  

Pour les fruits et légumes, posez-les avec la partie tranchée vers le haut. Attention, concernant les prunes, les tomates cerises et les cerises : celles-ci doivent être coupées en deux. 

Fiez-vous à votre œil et à votre toucher pour vérifier que les aliments soient bien secs (la durée de séchage dépend de la météo, de la finesse des aliments et de leur taux d’humidité). 

Deux astuces pour ne pas rater son séchage : 

Monter le séchoir sur roulettes pour pouvoir suivre au mieux la courbe du soleil et le déplacer en fonction de son évolution.

Ne pas oublier une trappe de sortie d’air chaud sur le haut du séchoir, pour qu’il y ait bien circulation et adapter son ouverture (nous avons opté pour une planche “volante” qui permet de la poser comme bon nous semble afin de laisser entrer plus ou moins d’air.

Si le séchage dure plus d’une journée et que les nuits sont humides, rentrez le séchoir à l’abri pour éviter les moisissures !

Conservation des aliments après séchage

Je n’ai pas encore eu cette joie mais espère bientôt pouvoir conserver tout ce que le séchoir aura séché ! 

Pour conserver les plantes de manière optimale, on se tournera vers des contenants respirants et opaques comme des sachets en papier kraft, des boîtes en carton ou en bois ou encore des bocaux avec bouchons en liège). 

Les feuilles et graines des plantes aromatiques sont conservées entières. Si besoin, vous pouvez les broyer au moment de les utiliser, en tisane par exemple.

J’espère que cet article vous apportera quelques éclairages sur le séchoir solaire et vous donnera peut-être envie de fabriquer le vôtre. N’hésitez pas à me faire part de vos remarques et à poser vos questions en commentaire ! 

J’ai hâte de vous montrer le résultat une fois le soleil de retour !

*Attention, la cueillette de plantes sauvages n’est pas sans danger. Pour se lancer et cueillir en toute sécurité, rien de tel que d’être accompagné.e par un.e expert.e. De nombreux stages, courts ou longs, existent près de chez vous ! 

Laisser un commentaire